SCPI : Un marché toujours contrasté au 3e trimestre 2024
Les bulletins d’information au 30 septembre vont bientôt être publiés par les sociétés de gestion, soit un an environ après le début de la zone de turbulences frappant l’immobilier de rendement.
Une tendance devrait se confirmer : l’accentuation des écarts entre les SCPI récentes et historiques.
Tandis que de nouvelles SCPI émergent, profitant de flux de collecte et de conditions de marchés particulièrement attractives, les SCPI plus anciennes continuent de faire face à des défis de liquidité importants.
Des nouvelles SCPI en pleine expansion
Les SCPI lancées récemment, que ce soit par de nouvelles sociétés de gestion ou des acteurs historiques, profitent d’un contexte particulièrement favorable. Ces véhicules bénéficient d’un flux de collecte important et de conditions de marchés leur permettant de constituer un patrimoine immobilier à des rendements intéressants. Les opportunités sont nombreuses pour les investisseurs à la recherche de performances dans un marché en pleine mutation.
La situation difficile des SCPI historiques
En revanche, du côté des SCPI dites « historiques », la situation est plus délicate. Nous avons dépassé le premier anniversaire des difficultés de liquidité pour certaines d’entre elles, conséquences des sorties massives de 2023 venant en premier lieu des SCI référencées en assurance. Bien que le nombre de parts en attente de retrait ne s’envole pas, le problème persiste et la collecte reste famélique.
Les solutions envisagées, telles que les fonds de remboursement ou les votes en assemblée générale pour des compensations différées, peinent à calmer cette crise. Il est donc crucial que des mesures plus tangibles soient mises en place, que ce soit par les grands acteurs du marché ou par le régulateur, afin de protéger les intérêts des petits porteurs.
Des écarts de performance qui se creusent
La situation de blocage des SCPI historiques contraste avec les performances actuelles et futures des SCPI récentes, qui continuent de collecter et d’investir à des rendements plus élevés. Les écarts de performance entre ces deux groupes ne cessent de s’accentuer, et cette tendance semble bien partie pour durer.
Une légère baisse de la valorisation des parts
Concernant la valorisation des parts, le marché se stabilise globalement, à quelques exceptions près comme une nouvelle baisse de valorisation des actifs de bureaux en 1ère et 2ème couronne francilienne. Certaines SCPI comme Primopierre ou Génépierre, ont dû procéder à des baisses de prix de parts plus marquées en raison d’importantes difficultés spécifiques.
Pour donner une note plus positive, quelques bonnes surprises sont observées sur les actifs acquis récemment, ce qui est encourageant pour d’autres SCPI.
Quel impact de la baisse des taux ?
Enfin, la récente baisse des taux annoncée par la Banque centrale européenne, le 17 octobre, laisse espérer un impact positif sur les expertises immobilières de fin d’année. Néanmoins, il faudra probablement attendre quelques mois avant de voir les premiers effets concrets sur la valorisation des actifs détenus par les SCPI.
Transparence et adaptation aux profils des investisseurs
Dans ce contexte, la transparence des sociétés de gestion est cruciale. L’AMF a récemment introduit la capacité de gérer différentes catégories de parts dans une même SCPI, permettant une meilleure adaptation aux profils des investisseurs, particuliers et professionnels. Cette mesure est une avancée bienvenue pour renforcer la confiance des investisseurs.
Nous souhaitons toujours que les SCPI complètent leurs bulletins trimestriels, par des informations complémentaires à destination des conseillers en gestion de patrimoine, afin de leur permettre de suivre plus facilement les performances et la liquidité des fonds, en attendant, nous les questionnons…