La hausse des taux américains, bonne ou mauvaise nouvelle?

Publié le 25 mai 2018

*Si la montée des taux américains n’est pas une surprise (la baisse du chômage, la hausse des salaires mais aussi du coût des matières premières ainsi que les différentes tensions géopolitiques laissaient présager une telle hausse), elle n’en est pas moins fulgurante. En effet, le taux à 10 ans a franchi la semaine dernière le cap des 3.10%, ce qui n’avait pas été observé depuis 2011.

Si la bonne santé économique est une cause de cette montée, le retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne sur le nucléaire Iranien en est également une. L’exploitation du pétrole Iranien étant plus difficile, le prix du baril s’envole. Or la hausse du prix du pétrole est facteur d’inflation, ce qui entraine une montée des taux longs.

Les conséquences sont aussi nombreuses :

On pourrait voir dans cette hausse des taux une excellente nouvelle puisque reflète la bonne santé de la première puissance économique mondiale, et on pourrait même considérer la fin d’une période de taux bas.

Cependant, la nouvelle n’est pas si bien accueillie par les marchés boursiers, puisque les actions américaines sont moins attractives comparées au taux de placement en emprunts d’état américain, ce qui freine les investissements.

Les pays émergents en pâtissent également, puisque la hausse des taux américains mais aussi la hausse du dollar qui en découle rend leur financement plus couteux : ce qui pourrait amener à freiner leur croissance.

Somme nous donc vers un cycle de hausse des taux d’intérêts ?

Si la hausse des taux se fait plus doucement et de manière contrôlée, il est alors possible de la considérer comme une bonne nouvelle. Il faut cependant rester concentré sur cette hausse du dollar, qui fait pression sur les autres monnaies, comme l’euro, sur lequel persiste un point d’interrogation, dans l’attente du dénouement de la situation italienne….

Nous ne manquerons pas de vous alerter selon les évolutions rencontrées.

* Voici en synthèse la position de différents gérants, experts, économistes sur cette actualité (dont Olivier de Berranger, Financière de l’Echiquier)